Synthèse diocésaine

Le pape a appelé le peuple des baptisés à participer au Synode. Nous avons tous été appelés à nous mettre en route. Dans notre diocèse, de nombreuses paroisses et beaucoup de mouvements ont organisé des rencontres pour avancer ensemble et faire avancer notre Église.

Retrouvez la synthèse diocésaine dans son intégralité.

1. Comment s’est déroulée la consultation dans le diocèse de Sens-Auxerre ?

Trente ans après le dernier synode diocésain, Mgr Hervé Giraud a inauguré le 17 octobre 2021 la phase consultative du Synode romain de 2023 souhaité par le pape François. Une équipe diocésaine a été nommée pour animer cette démarche synodale, équipe constituée d’un prêtre du diocèse, d’une laïque en mission ecclésiale et d’un diacre permanent avec son épouse. Des paroisses et des mouvements se sont mis en marche dès la fin de l’année 2021, toutefois le point de départ de la consultation diocésaine se situe le 29 janvier 2022, date à laquelle l’équipe diocésaine a proposé un temps de formation aux personnes qui souhaitaient s’impliquer localement. Au cours de cette rencontre, nous avons mis au point ensemble une méthode fondée sur une pédagogie déjà expérimentée (temps de prière, temps de silence pour aider à dissocier les temps d’écoute, de prises de parole et d’interaction mutuelle). Nous avons encouragé les animatrices et animateurs à prendre en considération les différents points de vue en ne craignant pas les discordances éventuelles.

Dans l’ensemble, 29 paroisses (sur 31) ont participé, ainsi que des associations comme le CCFD, les AFC, les SGDF, les « Cafés Sourire » (Secours Catholique), ou encore le Puits d’Hiver de Chichery, « tiers-lieu » associatif dans le monde périurbain et rural. Il convient de mentionner également l’implication forte des frères bénédictins de la Pierre-qui-Vire. Parallèlement à cela, un blog a été édité et mis en ligne par le service communication de notre diocèse, permettant aux personnes qui le désiraient de s’exprimer et d’interagir sur les thèmes de ce Synode. Nous avons au final évalué le nombre de participants à 1 200 sachant que l’Yonne comporte 335.737 habitants. Ce document s’appuie sur 44 synthèses qui ont été remises à l’équipe diocésaine synodale.

Un synode étant aussi une célébration liturgique, nous avons inséré la remise des synthèses lors de la messe chrismale présidée par notre évêque, en la cathédrale d’Auxerre.

2. Quelle expérience de la synodalité a été vécue au cours de cette phase de consultation diocésaine ?

Un tout premier constat est à poser : l’invitation du pape François, relayée par le Secrétariat général du synode romain (SGSR) et l’équipe nationale mise en place par la Conférence des évêques de France (CEF) ainsi que par notre évêque, n’est pas tombée dans le vide et a suscité une réponse de notre diocèse.

L’équipe diocésaine avec l’évêque étaient, au départ du processus, confrontés à la difficulté d’expliciter le plus clairement possible le sujet et les buts précis de cette démarche synodale. Nous nous sommes appuyés sur les documents romains ainsi que sur les discours du pape. L’équipe nationale nous a également aidés à faire notre propre discernement dans une certaine subsidiarité. Nous avons laissé la possibilité aux acteurs locaux de reformuler la thématique et les questions ce qui a amené un retour de leur part concernant, par exemple, la grille de lecture proposée qui ne correspondait pas aux questions. Quelques-uns ont souligné qu’il existait deux façons possibles d’interpréter l’objet de la consultation : soit un grand débat sur la vie plutôt interne de l’Église catholique (gouvernance, instances de synodalité, ministères…etc.), soit un discernement collectif sur la façon dont l’Église dans le monde peut être davantage évangélisatrice (discernement des signes des temps, conversion missionnaire, ouverture au monde et/ou attestation de l’identité chrétienne, …). D’autres encore se sont inquiétés de la méthodologie, craignant que les prises de parole soient diluées et que finalement elles ne soient pas entendues par les pères synodaux.

Au cours de cette phase de consultation diocésaine, les synthèses nous ont montré qu’il existait un besoin très fort de parler, de se parler, de s’écouter et de se sentir écouté. Il semble que beaucoup souhaitent que cet élan de prise de parole et d’écoute mutuelle se poursuive.

3. Les joies et les espérances.

Ces réunions synodales ont permis d’exprimer les joies et les espérances du terrain. Tout ce qui va dans le sens d’une certaine décentralisation de la vie ecclésiale ou d’une relocalisation de cette dernière est approuvée : petites Fraternités notamment dans les secteurs ruraux du diocèse, initiatives de catéchèse ou de formation décentralisées. La pratique des petits groupes n’exclut pas l’ouverture et l’élargissement. D’ailleurs, l’importance des échanges et des rencontres à côté de la vie paroissiale entre chrétiens ou non est ressortie. Sans prêtre sur place, il est nécessaire de maintenir une communauté de quartier ou de village tout en restant en lien avec la paroisse. Nous avons reçu des témoignages de dialogues et de partages avec les autres confessions chrétiennes (Église protestante unie de France), mais moins avec les autres religions comme l’Islam. La proximité de l’évêque sur le terrain avec ses visites pastorales a été soulignée et appréciée. Le diaconat permanent permet une nouvelle approche dans les ministères de l’Église : un participant a cité le jésuite Etienne Grieu qui rappelle que les diacres sont « signes des absents, de ceux qui ne sont pas là ».

La présence de personnes consacrées dans les communautés paroissiales ou les groupes locaux joue un rôle majeur. Nombreux sont ceux qui ont le souci d’évangéliser et de faire chemin avec des baptisés qui ne viennent pas forcément à l’Église le dimanche (c’est le cas pour les funérailles, les baptêmes des bébés, les mariages, ou encore certaines fêtes).

L’assemblée paroissiale a été mentionnée comme une instance de synodalité appréciée.

Le catéchuménat est un signe très réjouissant de vitalité dans notre diocèse.

La présence des enfants et des plus jeunes dans la communauté, quand ils sont là, est une grande espérance et une grande joie pour tous.

D’autres types de participation existent et témoignent d’un dynamisme : Renouveau charismatique, Jeunes Pros, Puits d’Hiver, communautés religieuses accueillantes. Les mouvements catholiques, les scouts ainsi que l’Enseignement catholique sont aussi importants dans notre diocèse.

De très nombreux témoignages de chrétiens traduisent leur joie de partager la Parole de Dieu, l’Eucharistie à l’occasion des liturgies, de prier ensemble, de s’engager au service de leurs frères et sœurs dans la société.

Notre patrimoine culturel (cathédrales, Pontigny, Vézelay) est une richesse et un point d’appui pour l’évangélisation de nos contemporains.

4. Des tensions et des points d’achoppement.

En relisant les différentes synthèses, nous avons le sentiment qu’il existe des tensions assez fortes entre sensibilités catholiques : d’un côté un désir d’aggiornamento de l’Église et de l’autre une volonté d’affirmation plus forte d’une identité catholique. Nous pouvons entendre une réelle discordance à travers les requêtes contradictoires : autour de la liturgie (certains en appellent à une liturgie plus adaptée aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui, d’autres au contraire revendiquent une certaine sacralité, une certaine verticalité et parfois un certain traditionalisme rituel), autour des ministères ordonnés (certains voudraient un fonctionnement de l’Église plus participatif, plus horizontal, d’autres mettent plutôt en valeur l’attente d’une figure du pasteur, évêque et curé, plus forte, plus autoritaire) et autour des questions sociétales (beaucoup s’expriment dans le sens d’une certaine ouverture de l’Église concernant des évolutions comme le divorce ou l’homosexualité mais il y a des voix contraires). Le sujet de la place des femmes dans l’Église a été également abordé de façon assez massive : les catholiques perçoivent l’écart entre la requête contemporaine d’égalité entre les sexes et ce qui se vit concrètement, au niveau des institutions comme l’Église. Aussi, nous proposons de regrouper sous plusieurs thématiques les remontées critiques.

4.1. Notre parcours de consultation a mis clairement en lumière des points critiques concernant la communion dans l’Église diocésaine. Nous avons senti qu’il existe beaucoup de communautés paroissiales marquées par des souffrances liées à des problèmes relationnels (souvent un manque de communication) et des problèmes liés à l’exercice du pouvoir, ministres ordonnés, évêque et prêtres. Nous avons relevé qu’il existait des situations où une seule personne ou un tout petit groupe s’appropriait les leviers de commande et prenait des décisions sans concertation. Les personnes concernées ne semblent pas toujours conscientes du problème ce qui met en lumière l’absence de regard externe ou de solutions de médiation dans certaines situations difficiles et l’absence de renouvellement des responsables.

4.2. La thématique de la place des femmes dans l’Église catholique est revenue très fréquemment. Les femmes sont majoritaires parmi les fidèles pour « faire fonctionner » l’Église. Cependant, comme évoqué plus haut, il y a un décalage entre la requête d’égalité des sexes que notre société reconnaît aujourd’hui et l’organisation institutionnelle de l’Église catholique. Une misogynie ambiante dans certains lieux d’Église est notée. Il est demandé de réfléchir à une féminisation des ministères ecclésiastiques : ministères institués de lectrice (comportant la mission de prêcher) et d’acolyte, de catéchiste (personne responsable d’une communauté chrétienne locale) ; diaconat permanent féminin ; voire ordination presbytérale de femmes. 

4.3. La thématique des prêtres est également revenue très souvent. Les communautés chrétiennes manquent de prêtres. Certains se réjouissent que l’on ait fait appel à des prêtres venus d’ailleurs (essentiellement du continent africain) mais des incompréhensions et des souffrances peuvent apparaître ici ou là.  D’autres regrettent qu’il n’y ait pas plus de communautés sacerdotales de sensibilité classique ou traditionnelle dans notre diocèse. D’autres encore pensent qu’il faudrait revoir le modèle actuel jugé trop clérical : le célibat presbytéral perçu comme imposé est remis en cause et l’ordination d’homme mariés ou le mariage des prêtres devrait pouvoir être envisagé. Le style de vie des prêtres pose question. L’autoritarisme ou le cléricalisme de certains ministres ordonnés est dénoncé. Des souffrances sont exprimées. Certaines voix formulent une demande de révision de la théologie des ministères : remise en question des notions de sacerdoce et de sacrifice, de l’office du curé au profit de celui de modérateur, de la jonction entre pouvoir d’ordre et de  juridiction. Des suggestions sont faites allant dans le sens d’une diversification des ministères y compris du pastorat afin de répondre aux besoins réels de la communauté chrétienne. Une vision charismatique de l’Église serait fondée sur le discernement des talents et charismes de chacune et de chacun en vue du bien commun.

4.4. La liturgie constitue également une thématique importante dans les remontées. Il se trouve que notre démarche synodale est menée alors que depuis l’Avent 2021 nous avons reçu une nouvelle traduction française du Missel Romain. Or, à ce sujet, des remontées négatives se font entendre : certains estiment que les mots de la liturgie de la messe (par exemple le « consubstantiel » du Credo) ne sont pas compréhensibles par les femmes et les hommes d’aujourd’hui. Certaines voix vont jusqu’à critiquer le caractère trop sacré de la liturgie catholique. Cette dernière manquerait de simplicité, et ne serait pas adaptée à notre culture, ni évangélique. Quelqu’un défend la dissociation prophétique et critique entre christianisme et religion. Ce point de vue, toutefois, ne semble pas partagé par toutes et tous. Des plus jeunes, notamment, expriment des attentes d’une liturgie plus traditionnelle (parfois un retour à la liturgie tridentine d’avant Vatican II désignée sous le vocable de « forme extraordinaire »). Un autre point de vue, plus pragmatique, s’exprime dans le désir de chercher à adapter la temporalité et la spatialité liturgiques aux rythmes de vie des femmes et des hommes de ce temps (calendrier, dimanche, mobilités …) mais aussi à travailler le symbolisme déployé dans les célébrations ainsi que les homélies ou encore les chants et la musique.

4.5. Un sentiment de fatigue et d’usure se laisse entendre également dans certaines remontées. On fait le constat ici et là du vieillissement des catholiques, d’une rupture de transmission ou d’une absence de compréhension entre les générations, d’une crise de l’engagement dans la durée.  Un certain désabusement devant certains phénomènes ou certaines attitudes, « consumérisme » ou « individualisme », est observé.

4.6. Enfin, nous avons noté que le rapport de la CIASE, rendu public le 5 octobre 2021 soit deux semaines avant l’ouverture officielle de la phase de consultation pré-synodale, a été peu évoqué. La parole (entre catholiques) semble encore difficile que ce soit au sujet de la pédocriminalité ou, plus largement, des abus dans notre Église. Des colères enfouies (« Plus jamais ça ! ») ou aussi une incompréhension sur le fonctionnement de la justice pénale ecclésiastique se sont exprimées.

4.7.Ces tensions et ces points d’achoppement qui viennent d’être évoqués seront portés à l’attention des pères synodaux et du pape François qui discerneront à quelles évolutions l’Esprit Saint appelle l’Église catholique. Sans attendre cela, notre diocèse pourra mettre en place des dialogues là où des incompréhensions mutuelles se manifestent notamment entre clergé et fidèles.

5. Autres pas à faire exprimés clairement.

5.1. Un ensemble de remontées portant sur les communautés paroissiales s’est fait entendre. D’aucuns en appellent à une refonte complète de la notion de paroisse surtout dans le rural. On s’interroge jusqu’où peut aller le remembrement des paroisses. Un groupe s’est demandé s’il ne fallait pas carrément supprimer certaines paroisses pour inventer autre chose (« communautés chrétiennes locales vivantes ») se rapprochant de ce qui existe dans les terres de mission. Pour beaucoup, des pas sont à faire pour organiser les communautés paroissiales de façon à ce qu’elles ne soient pas centrées sur les prêtres. Mais pour d’autres, il est impossible d’envisager une communauté paroissiale sans la présence d’un prêtre, en conséquence il faut développer davantage la pastorale des vocations. A propos des paroisses situées dans les villes, des pas sont à faire pour être présents dans les quartiers populaires ou du moins ne pas les oublier.

Concernant la gouvernance des paroisses, nous avons entendu la demande que les équipes d’animation paroissiale (EAP) puissent aller plus loin dans l’exercice de la charge pastorale. Cela n’est pas forcément contradictoire avec cette autre requête concernant les EAP pour qu’elles « jouent la synodalité » en travaillant la communication avec l’ensemble de la communauté. Il est fait remarquer qu’il existe dans le droit canonique actuel des instances de synodalité qui nous permettraient de progresser. Faudrait-il réinstaurer les conseils paroissiaux en plus des EAP ? Le même type de question peut se poser à l’échelle de l’Église diocésaine au sujet du conseil diocésain de pastorale. Les religieux nous ont apporté leur propre témoignage de la synodalité avec les ressources institutionnelles dont ils disposent, par exemple la pratique de la visite apostolique.

5.2. Une requête d’un meilleur management s’est exprimée au niveau des communautés ecclésiales : mettre davantage en valeur les compétences de chacun, mieux communiquer, mieux gérer le temps, partager l’information, revoir les processus de décision, introduire une culture du « rendre compte », associer davantage les communautés dans les processus de nomination, institutionnaliser les auditions externes, mettre en place des solutions de médiation en cas de conflit (y compris avec l’évêque), être plus ouverts aux sciences humaines (psycho, socio, gestion …). Il faudrait améliorer la communication. Toutefois, certaines voix nous invitent à ne pas tout miser sur l’informatique et le numérique.

5.3. Un besoin de clarté sur les sites de l’internet diocésain est relevé. La communication a besoin d’être clarifiée, il n’est pas évident de trouver les informations sur les sites et les mises à jour ne sont pas toujours faites. Peut-être faut-il moins d’informations mais bien actualisées. Il est souhaité que le fonctionnement (EAP, conseil économique, CDAE, CPAE, AD…etc.) soit expliqué sur le site du diocèse. Il y aurait nécessité d’une meilleure information sur les finances paroissiales et diocésaines.

5.4. Discerner tout un ensemble d’appels à vivre la conversion missionnaire dans notre Église. Le baptême est souvent évoqué comme fondement de l’existence chrétienne, identité commune entre tous les chrétiens, quels que soient les états de vie et les missions accomplies. La notion de fraternité revient souvent comme une grâce mais aussi comme travail à accomplir sur nous-mêmes. Certains catholiques souhaitent une évangélisation directe plus explicite à l’image de l’évangélisation de rue. D’autres sont davantage dans une pastorale d’accueil et d’accompagnement. Les acteurs de la pastorale (prêtres mais pas seulement) sont interpelés sur leur compréhension de la vie réelle des gens. Un certain nombre de défis sociétaux sont mentionnés auxquels l’Église doit répondre dans la fidélité à l’Évangile : défi de l’accueil et de l’accompagnement de toutes les situations personnelles et familiales (la question de la possibilité pour les divorcés remariés d’avoir accès aux sacrements reste posée encore pour beaucoup, même après Amoris lætitia) comme des personnes homosexuelles, défi des migrations, défi du vieillissement de notre population et de l’accompagnement de la fin de vie, défi écologique (climat, biodiversité). L’Église ne doit pas relâcher ses efforts en matière d’évangélisation de la jeunesse. Elle ne doit pas non plus s’embourgeoiser et oublier les pauvres. Certaines remontées interpellent sur un mode prophétique en invitant à s’impliquer davantage dans le caritatif, le service du monde dans le sillage tracé par le pape (Laudato Si’ et Fratelli Tutti).

5.5. Cette consultation fait apparaître des besoins importants en matière de formation, de réflexion théologique et pastorale. La liturgie a été déjà évoquée plus haut. Comment célébrer le dimanche quand il n’est pas possible de célébrer une eucharistie présidée par un prêtre ? Comment développer une pastorale davantage catéchuménale qui parte des gens au point où ils en sont ? Comment développer une pastorale de l’«après sacrement» ? Comment dire la foi chrétienne dans la culture d’aujourd’hui, dans un langage accessible ? Comment dialoguer avec les sciences actuelles, réfléchir aux avancées de la technique dans tous les domaines ? Comment former notre vie spirituelle ? Comment mieux connaître la Bible, notamment l’Ancien Testament ? Comment la culture et le patrimoine peuvent-ils être des ponts avec nos contemporains, des occasions de dialogue et d’évangélisation ?

6. Des voix singulières.

Un certain nombre de voix singulières se sont fait entendre qu’il appartient de relayer sans chercher à les filtrer.

Des personnes souhaitant que l’Église se pose face au monde avec une certaine intransigeance dans une position clairement confessante plutôt en rupture avec d’autres approches fondées sur l’ouverture, le dialogue et l’accompagnement. Dans la même ligne, cette réflexion : « Dieu a disparu de l’Église au profit d’une politique sociale », « L’Église a adapté son message au progressisme », « être gentil avec son voisin, c’est bien mais trop partiel ».

Nous avons entendu des personnes qui souhaitent une Église qui rompe avec sa structure ministérielle de type épiscopal au profit d’un schéma de type presbytéro-synodal (cf. l’organisation de l’Église protestante luthéro-réformée en France) voire congrégationaliste.

7. Les rêves exprimés.

Nous relevons le rêve d’une Église plus moderne, plus vivable pour les jeunes d’aujourd’hui : une Église qui renaîtrait dans le monde rural ; une Église moins institutionnelle, plus missionnaire, plus humaine plus proche des pauvres ; une Église plus inclusive, plus solidaire.

Mais, nous avons entendu également la nostalgie d’une Église citadelle, protectrice d’un monde dont les évolutions nous échappent et nous font peur.

8. Autres points :

Beaucoup de choses ont été partagées dans les groupes synodaux relatives à la vie chrétienne en général. Les personnes qui y participaient avaient besoin de se rappeler les fondamentaux de la vie chrétienne : nous ne sommes pas chrétiens seulement le dimanche, notre engagement est indispensable, la place de l’Esprit Saint est essentielle, tout comme celle de la Parole de Dieu et des sacrements (l’Eucharistie principalement).

En outre, un certain nombre de problèmes très locaux a résonné dans les discussions. Il s’agit souvent de situations conflictuelles entre acteurs de la pastorale. Elles appellent à une résolution par le dialogue, le recours à la médiation et la conversion de tous à l’Evangile.

L’équipe diocésaine de consultation synodale 2023

Des animateurs locaux, accompagnés et formés

Le 29 janvier 2022, près d’une cinquantaine de personnes, désireuses de se mettre en marche pour participer à la préparation du Synode des évêques voulu par le Pape François, a pris part à la rencontre proposée à la Maison diocésaine. Ce fut l’occasion pour l’équipe d’accompagnement de la démarche synodale diocésaine, de rappeler ce qu’est le Synode de 2023 et d’aborder, concrètement, les modalités d’organisation des réunions locales.

Deux animateurs du doyenné du Tonnerrois s’accordent à dire que la formation “leur a donné une réelle impulsion, pour le démarrage et l’organisation” tant grâce au modèle commun d’affiche et de tracts proposé au niveau diocésain, que leur accompagnement en tant qu’animateur local garant du bon déroulement et de l’organisation de la rencontre en elle-même. “Un réel travail d’équipe s’est mis en place !” “Ce dernier fut enrichi en amont par la rencontre des Équipes d’animation paroissiale – ÉAP des paroisses Sainte-Hombeline en Bourgogne, Saint-Éloi du Serein et Saint-Robert en Tonnerrois”, au cours de laquelle “chacun a pu s’exprimer, dresser un bilan et partager sur la démarche synodale en cours”

Marie a assumé ce rôle d’animateur et dresse ici un bilan en quelques lignes de cette expérience: “la paroisse m’a proposé d’être animatrice d’une des trois réunions synodales à Sens, ce que j’ai accepté dans un esprit de service. La formation du 29 janvier m’a permis une approche de la démarche et des échanges enrichissants. Cette mission sur le terrain a été une belle expérience, de par la réflexion personnelle suscitée puis dans sa mise en œuvre – effectuée en équipe tant il n’est pas simple de gérer une vingtaine de participants très motivés par la prise de parole et le débat ! – d’une grande ouverture par la diversité des approches, implications et propositions”

Article paru dans la revue Église dans l’Yonne de mai 2022, p. 16

Le chemin synodal de la paroisse Saint-Germain d’Auxerre

Notre paroisse Saint-Germain d’Auxerre avait prévu cinq rencontres pour travailler sur quatre des dix questions proposées.

Il faut bien avouer que la réponse des personnes sollicitées a été très faible. Seules trois rencontres ont finalement eu lieu: les équipes obsèques, les équipes liturgiques et l’Assemblée paroissiale qui a réuni seulement une vingtaine de personnes.

Cependant, les échanges entre ces paroissiens motivés ont été très riches. Respectant très scrupuleusement la consigne qui était de n’apporter aucune critique sur l’état existant mais de rechercher des idées pour améliorer notre Église, beaucoup de propositions concrètes ont été présentées. Parmi celles-ci, en voici quelques-unes : chercher à revoir les catéchumènes plusieurs fois après leur baptême ; solliciter les célébrants à rendre plus simples et plus courtes leurs homélies car il y a peu de théologiens dans leurs assemblées ; favoriser une explication des textes de la messe (première et deuxième lectures, psaume, évangile) pour faire saisir la cohérence qu’il y a entre eux ; mieux resituer le contexte historique des lectures ; développer un esprit de joie dans nos assemblées pour donner envie d’y venir ; favoriser le rapprochement des paroissiens avec les nouveaux arrivants…

Ces rencontres ont permis de mettre en évidence un vrai besoin de meilleure participation des chrétiens à la vie de leur Église afin de la rendre plus attractive et plus ouverte.

Nous espérons que cette attente sera entendue… tout particulièrement de la part des jeunes, très peu présents dans ces rencontres synodales.

Le chemin synodal de la Confrérie Notre-Dame de la Mission à Montréal

Du vendredi 11 au dimanche 13 mars 2022, le Synode de la paroisse de Notre-Dame de Montréal a rassemblé environ 110 personnes, en quatre réunions.

Sollicité par l’Équipe d’animation paroissiale (ÉAP) pour animer un groupe synodal local, il m’a semblé naturel d’accepter : j’ai déjà animé des réunions, et même si je n’ai pas pu suivre la formation proposée par l’équipe diocésaine en janvier, j’ai lu les documents expliquant la marche à suivre.

La première rencontre organisée par la Confrérie Notre-Dame de la Mission, s’est déroulée au cours d’un dîner, suivant la messe, qui a rassemblé trente consœurs et confrères et un invité. J’ai été très agréablement surpris par la qualité des échanges, la participation – trois quarts des présents ayant pris la parole – et l’écoute respectueuse des avis de chacun. Le repas, avec une très belle table, a apporté une note festive et a contribué à l’ambiance très conviviale.

La dernière réunion s’est déroulée durant la messe dominicale au moment de l’homélie, en trois groupes d’une quinzaine de personnes, répartis dans l’église. Malgré le cadre particulier pour des échanges, là encore l’ambiance était à la fois joyeuse et studieuse avec des participants motivés et visiblement satisfaits de pouvoir s’exprimer et d’être entendus.

Être à l’écoute, simplement, en laissant les personnes s’exprimer librement, a été une expérience gratifiante, permettant de découvrir la richesse des avis, notamment de ceux qui d’habitude ne prennent pas la parole.

Étonnant et rafraîchissant ! Nos communautés sont bien vivantes. 

Jean-Marie Jost

Les Scouts et guides de France du territoire Bourgogne Nord ont cheminé

Cet échange a eu lieu le 6 février 2022, à l’occasion d’une rencontre avec les responsables Scouts et Guides de France de Côte d’Or et de l’Yonne (une trentaine de personnes). Après avoir participé à la messe dominicale à la paroisse de la Visitation, (Chevigny-Saint-Sauveur), nous nous sommes répartis en groupes.

Chaque groupe a choisi une question parmi les dix questions du synode. Il devait ensuite essayer de construire l’église du futur la plus grande et la plus colorée possible avec des briques de légo en respectant les règles suivantes :

par rapport à cette question du Synode, qu’est-ce que je vis actuellement dans l’Église qu’il faudrait modifier ou supprimer ? Chaque idée générée est à noter sur une étiquette et à coller sur une brique de légo rouge.

par rapport à cette question du Synode, qu’est-ce que je vis actuellement dans l’Église qu’il faudrait garder, conserver ? Chaque idée générée est à noter sur une étiquette et à coller sur une brique de légo jaune.

par rapport à cette question du Synode, qu’est-ce qu’il faudrait inventer, créer, développer pour l’Église de 2030 ? Chaque idée générée est à noter sur une étiquette et à coller sur une brique de légo vert.

À la suite de cet atelier, un rapporteur par groupe devait faire une synthèse des discussions dans son groupe.

Scouts et Guides de France – territoire Bourgogne Nord

6 temps de prière pour accueillir les premiers fruits du synode printemps 2022

En ouvrant le Synode 2021-2023, « Pour une Église synodale – Communion – Participation – Mission », le pape François a confié à son Réseau Mondial de Prière la mission de soutenir par la prière le processus synodal.

Depuis l’automne, les équipes synodales ont travaillé dans les diocèses, se sont écoutées et ont marché ensemble, guidées par l’Esprit Saint.
En ce printemps, c’est le temps des remontées de ces équipes vers leurs diocèses.

Le Réseau Mondial de Prière du Pape France vous propose un outil pour accompagner cette étape par six temps de prière, à utiliser de façon personnelle ou pour des groupes.

Ces temps de prière permettront à chacun de se tourner vers le Seigneur pour se disposer à accueillir les premiers fruits (prières 1 à 5) et rendre grâce (prière 6) pour ce qui a été vécu dans cette première étape du chemin synodal vers 2023.

Un parcours de prière sur 6 temps
Le Réseau Mondial de Prière du Pape en France, en collaboration avec l’équipe diocésaine de Toulouse en charge du synode et Radio Présence, a élaboré ce parcours de prière.

Pour chaque temps, une attitude est proposée :

1. Un cœur disponible
2. Appelés à sortir de soi
3. Écouter accueillir
4. Se laisser surprendre
5. Être en communion
6. Rendre grâce et se réjouir

Chaque temps permet de se nourrir d’une parole du Pape ou d’un des membres de l’équipe synodale, d’une Parole de Dieu accompagnée de pistes pour un temps de prière méditative, et d’une prière pour le synode, chaque jour différente.

Le fichier PDF est téléchargeable ici ou sur le site www.prieraucoeurdumonde.net :

Les 6 temps de prière en format audio sont disponibles dès le 25 avril 2022, vous trouverez ci-dessous les 6 podcasts de 12 min.

10 mai 2022
11 mai 2022
12 mai 2022
13 mai 2022


14 mai 2022


15 mai 2022

remise de la synthèse diocésaine à la Conférence des Évêques de France

Thématique 1 : les compagnons de voyage

Dans l’Église et dans la société, nous sommes sur la même route, côte à côte.

  • Dans votre Église locale, quels sont ceux qui “marchent ensemble”?
  • Quand nous disons “notre Église”, qui en fait partie?
  • Qui nous demande de marcher ensemble?
  • Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial?
  • Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait?